Phénomène du foot français, pourquoi Ben Arfa n’a toujours pas de club ?

Considéré comme l’un des plus grands talents du football français et de la fameuse génération 1987, Hatem Ben Arfa a disparu des radars et n’a toujours pas retrouvé de club. En voici la principale raison.

Avec Samir Nasri, Jérémy Menez et Karim Benzema, Hatem Ben Arfa a incarné le renouveau du football français après le souffle incomparable de France 1998. Une génération dorée qui a été sacrée champion d’Europe et suscitée tous les plus grands espoirs. Hatem Ben Arfa tout particulièrement, lui qui a été choisi comme égérie d’une émission devenue légendaire, « A la Clairefontaine ». Superstar du ballon rond, et du petit écran, le Lyonnais n’a pas eu la carrière promise. La faute à des choix de club contestables et à un comportement pas toujours lisible. Et à 35 ans, Hatem Ben Arfa se retrouve sans club alors que la saison reprend.

C’est la 4e fois de sa carrière que cela arrive en… 4 ans.

Toujours sans club

Après une expérience plus que mitigée au PSG, Hatem Ben Arfa choisit de poursuivre à Rennes. Quelques coups d’éclats et une Coupe de France remportée face à… Paris, l’international français quitte la Bretagne à l’été 2019. Démarre alors une période très étrange pour HBA. Chaque été, des clubs tentent de le signer. Mais à chaque mercato, c’est la même histoire. Au cœur de rumeurs, de discussions et même de négociations, son clan semble se montrer très gourmand. Quitte à laisser filer des jolis projets dans lesquels Ben Arfa pourrait bien souvent devenir central. Mercato 2019, 2020, 2021 et, donc, 2022 : la fenêtre des transferts se referme sans qu’il ait trouvé un club.

Et l’explication a de quoi faire perdre espoir…

Des prétentions salariales trop élevées

Chaque fois, c’est la même histoire. Si les négociations sont si difficiles, c’est parce que son clan réclame beaucoup trop d’argent. Un salaire XXL en plus d’une prime à la signature. En effet, à chaque fois, Hatem Ben Arfa est libre de tout contrat. Un statut qui lui permet de négocier à prix d’or son arrivée dans un club. Pas de transfert donc prime de signature… Et depuis son passage au PSG, où il émargeait à près de 700 000 euros par mois, le Français n’a pas l’intention de faire la fine bouche. Si un club le veut, il faut sortir le chéquier. D’autant plus que son statut de star, même s’il peine à se vérifier sur le terrain avec le temps, lui donne la légitimité pour être grassement rémunéré. Qu’on le veuille ou non, Hatem Ben Arfa fait vendre. Et il fait surtout venir des gens au stade qui attendent ses lumières, ses gestes, ses étincelles. A l’ASSE, Rennes, Nice, Bordeaux ou encore Lille, les supporters venaient parfois uniquement pour voir le phénomène en action.

Un énorme gâchis

A 35 ans, Hatem Ben Arfa préfère donc ne pas signer dans un club où il n’a pas un salaire à la hauteur de ce qu’il entend mériter plutôt que de faire ce qu’il aime le plus au monde : jouer au foot. Difficile de savoir si ce sont ses réelles motivations ou celle de son entourage, que beaucoup d’observateurs décrivent comme néfastes. En revanche, tous dressent le même constat sur sa carrière : un énorme gâchis. Récemment, Ouest-France s’est fendu d’un article évocateur pour parler de l’enfant terrible du football français : « Pourquoi Hatem Ben Arfa n’est-il jamais devenu un des meilleurs joueurs du monde ? ». La réponse du quotidien régional, en quelques lignes : « Starifié dès l’enfance avec sa présence dans le documentaire « À la Clairefontaine », Hatem Ben Arfa a grandi sous le feu des projecteurs. Dans le reportage, il était d’ailleurs le seul joueur surclassé de sa génération. Courtisé par les plus grands clubs hexagonaux, l’international français (15 sélections, 2 buts) avait rejoint l’Olympique Lyonnais très tôt avant de faire ses débuts en équipe première à seulement 17 ans. Très prometteur, il n’a peut-être pas supporté la pression. La comparaison avec son ancien partenaire du centre de formation de l’OL, Karim Benzema est tentante. Moins prometteur et certainement moins talentueux, ce dernier réalise pourtant une carrière exceptionnelle, à des années-lumière de celle de Ben Arfa. Monstre de travail et très professionnel dans son approche du métier, KB9 a trouvé les ingrédients de la longévité, contrairement à son ancien compère. En termes de talent, Hatem Ben Arfa est un formidable footballeur, nul ne pourrait le nier. Techniquement, ses prouesses ont enchanté la majeure partie des fans de foot. Mais il n’a que trop rarement réussi à sortir de cette catégorie de joueur frisson, qui fait se lever les foules occasionnellement ».

Fin de carrière pour Ben Arfa ?

L’espoir de revoir un jour Hatem Ben Arfa sur un terrain existe, bien évidemment. Libre de tout contrat, il peut s’engager dans le club de son choix, quand il le souhaite. Les clubs disposent par exemple d’un joker médical permettant de recruter après la fin du mercato si un joueur se blesse pour une longue durée. Ou alors après la Coupe du Monde, au mercato d’hiver, si une opportunité se présente. Mais plus le temps passe, plus il sera difficile pour Ben Arfa de trouver un club pour tenter un énième come-back. L’âge avançant, il perd peu à peu se qualités naturelles d’explosivité et de vitesse. Et ce n’est pas en s’entraînant tout seul dans son coin que cela va arranger les choses…


Et même s’il décidait de dire stop avant l’heure, Hatem Ben Arfa pourrait tout de même se consoler avec un palmarès détonnant. Six titres de champion de France, six trophées des champions, quatre Coupes de France et trois Coupes de la Ligue. A cela s’ajoute quinze sélections en équipe de France pour deux buts et un titre de champion d’Europe U17, en 2004. Loin des lauriers que son talent aurait pu lui permettre d’atteindre, comme une Ligue des Champions ou même un Ballon d’Or. Mais le souvenir de ses chevauchées fantastiques, à Newcastle ou Nice, resteront à jamais graver dans les mémoires de ses fans…

Ses fans veulent son retour

Pour beaucoup, Hatem Ben Arfa est une anomalie difficilement compréhensible. Comment un tel talent peut-il être sans club ? Aussi difficile à gérer soit-il, ses qualités de footballeur méritent d’être vues chaque week-end sur une pelouse, peu importe laquelle. Sur les réseaux sociaux, les compilations de ses gestes, de ses plus belles chevauchées, fleurissent quasi quotidiennement. Et nombreux sont ses fans à vouloir le voir revenir. L’espoir est encore permis. A plusieurs reprises, Hatem Ben Arfa a signé libre, après la fermeture du mercato. En espérant que ce soit un club français, une nouvelle fois. A Lorient, Nantes ou encore Montpellier, on ne serait pas contre un petit renfort offensif…

Rédigé par Jérémie Scemama

Passionné de Football et de sport, Jérémie allie ses deux passions en pilotant la rubrique “Mercato” de Media Foot Marseille d’une main de maître. Joueurs confirmés de Fifa, il se défend également à Rocket League ..