Pays organisateur, le Qatar va disputer la toute première Coupe du Monde de son histoire. Un événement très attendu par les dirigeants de ce tout petit pays qui multiplie les investissements dans le monde du football pour tenter de s’y faire une place, aussi bien géopolitique que sportive. Mais la marche n’est-elle pas trop grande pour la sélection qatarie ?
Depuis la création de la sélection nationale, en 1970, le Qatar n’a jamais réussi à se qualifier pour une Coupe du Monde. Il aura fallu attendre l’attribution de l’organisation du Mondial 2022 pour qu’un billet soit offert à la sélection nationale, comme c’est la tradition pour le pays hôte. Une première historique pour les Qataris, déterminés à écrire l’histoire lors de SA Coupe du Monde. Le premier des exploits serait d’abord de gagner un match. Et ensuite de sortir de sa poule A. Un groupe composé des Pays-Bas, du Sénégal et de l’Équateur. Une mission périlleuse pour le sélectionneur, Félix Sanchez, dont le bilan à la tête de l’équipe première est jusqu’ici très positif.
Une équipe en constante progression
Habitué aux défaites durant de longues décennies, le Qatar est devenu une nation importante dans la zone asiatique. Avec Félix Sanchez, c’est un taux de 63% de victoire mais surtout un titre de champion d’Asie, en 2019. Le couronnement d’un travail de longue haleine, enfin récompensé sur la scène internationale. Une compétition qui prouve que le Qatar peut se mesurer à des équipes de haut niveau puisque trois mondialistes de 2018 ont été battus, dont le Japon, en finale (3-1). Pour cela, le Qatar s’appuie sur un collectif en constante progression et des individualités qui émergent aussi bien devant que derrière. Meilleur buteur de la Coupe d’Asie 2019 avec 9 réalisations, Almoez Ali a effacé l’historique record d’Ali Daei, la légende iranienne (8 buts lors de l’édition 1996). Buteur d’Al Duhail, Almoez Ali est épaulé par l’idole du foot qatari, Hassan Al Haydos, le capitaine au record de sélections (il a dépassé le cap des 150 matchs avec l’équipe nationale). L’attaquant d’Al Sadd est attendu au tournant pour le prochain Mondial, tout comme la petite pépite de cette sélection, Abdelkarim Hassan. Latéral gauche, il incarne la nouvelle génération, talentueuse et prometteuse.
Mais ce collectif a-t-il vraiment les armes pour se mesurer au très haut-niveau ?
D’autres joueurs sont aussi intéressants. Abdelaziz Hatem avec sa frappe de loin, Abdelkarim Hassan qui fera tout le couloir, Karim Boudiaf pour gérer l’axe, et Saad Al Sheeb pour rattraper les erreurs de sa défense. pic.twitter.com/BcskLvTJQS
— En Route Vers Le Qatar 2022 🇶🇦 (@RouteCDM) May 25, 2022
La peur du bide
51e nation mondiale au classement FIFA, le Qatar n’a aucune expérience de très haut-niveau. La marche entre la Coupe d’Asie et la Coupe du Monde est importante. Et les dirigeants espèrent éviter le ridicule. Les yeux du monde entier seront tournés vers le Qatar le temps d’un hiver (21 novembre – 18 décembre) dans un événement qui sera une grande première pour un pays arabe. Jamais un état de cette région du monde n’a eu la charge d’organiser un tel événement. Soucieux d’exister sur l’échiquier mondial, les décideurs qataris font du sport une arme qui dépassent les frontières du sport. Un petit pays qui cherche à grandir plus vite que la moyenne. En créant l’exploit dans SA Coupe du Monde, le Qatar peut frapper un grand coup. Mais la peur du bide est là, bien présente. Qu’est-ce que peut espérer la sélection qatarie face au dernier vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations, le Sénégal de Sadio Mané ? Dans les buts, Saad Al Sheeb est incontournable et prend de moins en moins de but. Mais la gâchette de Liverpool ne sera pas le seul danger du groupe A. Memphis Depay (Pays–Bas) lui donnera également du fil à retordre.
Avec 31 buts, Sadio Mané est désormais le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale du Sénégal 🇸🇳 ! 🔥
Légende. pic.twitter.com/9ZcQVT1za9
— Foot Mercato (@footmercato) June 4, 2022
Le programme du Qatar dans son groupe A
21 novembre : Qatar – Équateur
25 novembre : Qatar – Sénégal
29 novembre : Qatar – Pays-Bas
L’avantage du calendrier, c’est de démarrer par l’adversaire le moins puissant de son groupe. Une victoire pour son tout premier match de Coupe du Monde, ce serait un scénario de rêve pour les Qataris. Galvanisés par ce potentiel succès, ils pourraient ensuite se ruer sans complexe vers le Sénégal et les Pays-Bas, deux équipes qui peuvent rapidement douter face à un adversaire qu’ils ne connaissent pas très bien. En revanche, si les planètes ne s’alignent pas et que le Qatar signe trois défaites en trois matchs, ce sera clairement l’humiliation suprême. Des années de travail mis à la poubelle et une image plus que froissée pour des dirigeants qui ont énormément investi depuis 10 ans. Héros ou zéro : C’est le destin qui attend les coéquipiers de Hassan Al Haydos.
Rendez-vous le 21 novembre pour la première tentative d’exploit !